LE COMPLEXE DE LA SORCIERE d’Isabelle Sorente (JCLattès)
Ce livre m’a absolument scotchée
Les yeux rivés sur le livre achevé en moins d’une semaine (eh non je ne lis pas toute la journée ;-))
La première partie, Apparition, a été une traversée hallucinante.
Bien que je savais déjà quelques « petites » choses sur le martyr des centaines de milliers de femmes soi-disant sorcières. Cela ne se passait pas au Moyen-Age mais bel et bien à la Renaissance et pendant au moins deux siècles.
Ce livre est une enquête foisonnante
Entre recherches et lectures de documentations sur les sorcières, les grandes chasses, créativité et traumatisme et évolution personnel de l’auteur/de la narratrice (sur la couverture, il est noté « roman »). C’est la démonstration du comment les chasses aux sorcières ont eu pour but la négation de soi comme torture mentale comme si les sévices physiques ne suffisaient pas…
Quoiqu’il en soit nous sommes toutes et tous imprégnés et influencés par les grandes chasses dont le traumatisme n’a pu que se transmettre de générations en générations, y compris sur les hommes, témoins, pères, frères, maris, amis, enfants…
Le traumatisme est commun dans toute l’Europe sur des dizaines d’années.
Comment ne pas voir dans nos vies de femmes, voir de certains hommes, le retentissement de ce traumatisme au plus profond de notre psyché et de notre mémoire collective ?
On peut se dire « mais non, ce n’est pas moi ».
Je peux vous dire qu’il suffit de repenser à certains épisodes de nos vies pour y voir beaucoup de nos comportements et ressentis.
À lire, absolument, intensément, passionnément.
Je sais que les sorcières sont « à la mode » et je n’ai aucune envie d’en être une. Juste être une femme dans toute sa puissance créatrice et dans toutes ses facettes. Il n’en suffisait pas autant pour être brûlée à cette époque des débuts de l’imprimerie où les brûlots contre les femmes ont commencés à s’écrire et à se diffuser.
Suivons la joie et la beauté.
Christine
+ d’infos
« Les histoires que je lis sont celles de femmes accusées d’avoir passé un pacte avec le diable parce qu’un veau est tombé malade. Les histoires que je lis sont celles de femmes qui soignent alors qu’elles n’ont pas le droit d’exercer la médecine, celles de femmes soupçonnées de faire tomber la grêle ou de recracher une hostie à la sortie de la messe. Et moi, je revois le cartable que m’a acheté ma mère pour la rentrée de sixième, un beau cartable en cuir, alors que j’aurais voulu l’un de ces sacs en toile que les autres gosses portent sur une seule épaule, avec une désinvolture dont il me semble déjà que je ne serai jamais capable. Je revois mon père tenant ma mère par la taille un soir d’été, je le revois nous dire, à mon frère et à moi, ce soir, c’est le quatorze juillet, ça vous dirait d’aller voir le feu d’artifice ? Cette contraction du temps qui se met à résonner, cet afflux de souvenirs que j’avais d’abord pris pour un phénomène passager, non seulement ne s’arrête pas, mais est en train de s’amplifier. »
En trois siècles, en Europe, plusieurs dizaines de milliers de femmes ont été accusées, emprisonnées ou exécutées. C’est l’empreinte psychique des chasses aux sorcières, et avec elle, celle des secrets de famille, que l’auteure explore dans ce roman envoûtant sur la transmission et nos souvenirs impensables, magiques, enfouis.
« Roman-enquête dans l’histoire et l’imagerie de la sorcellerie, récit intime d’une adolescence douloureuse. Le complexe de la sorcière se révèle d’une grande finesse. » Transfuge
« Ce livre est foisonnant et passionnant. Je mets au défi chaque lectrice et lecteur de ne pas être profondément bouleversé par ce texte. » Psychologies Magazine
« Un livre remarquable d’authenticité et ensorcelant de vérité dévoilée. » La règle du jeu
Source : Site Fnac
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