#1609 Etre mère

Vaste, immense, aimante, mauvaise et tourmentée. L’image de la mère est multiple voire sacrificielle. Et ce n’est pas de cette mère là dont j’ai envie de parler. J’ai envie de parler de la mère que je suis. Ni parfaite, ni imparfaite.

La mère que nous sommes est reliée intimement à la femme que nous sommes.

Inutile de vouloir être autre chose. Inutile de vouloir être mère à tout prix et certainement pas pour la famille, la société ou pour faire comme tout le monde. On croit souvent échapper à tous les conditionnements, on le sent dans nos tripes, faire des enfants semble inévitable et évident quand on naît femme.

Pourtant, rien n’est obligé et à quoi sert de faire des enfants si c’est pour ne pas s’en occuper, pour ne pas les aimer, pour ne pas les respecter.

A l’âge que j’ai eu mes enfants, je n’étais pas prête. Qui l’est ?

Alors j’ai fait comme j’ai pu avec ce que j’étais, ce que je voulais et surtout avec ce que je ne voulais pas. Et cela n’a pas été si mal avec le recul. Je me suis beaucoup appuyée sur Françoise Dolto. Gratitude infinie à elle dans ce monde d’il y a presque 40 ans où nos références étaient bien minces.

Tellement de choses, de contraintes, de culpabilité, de sciences, d’hommes pèsent sur la vie des mères depuis toujours et encore beaucoup maintenant.

N’écoutez pas ceux qui disent, qui savent, qui autorisent, qui assènent, qui croient savoir, qui ordonnent, qui pensent que. Non, écoutez-vous ! Ce qui vient de votre cœur et de vos tripes.

Avec le peu que je sais maintenant, je sais combien nous savons au fond de nous ce qu’il est bon de faire mais aussi tout ce que nous avons perdu à écouter les sirènes de l’économie.

Et non, ce n’est pas pour libérer la femme que nous allons travailler en laissant notre enfant hurler dans la cour de la maternelle c’est pour répondre au besoin de production de notre société. J’ai vécu cette période où les mères au foyer étaient vues comme des arriérées et moi aussi j’ai répondu à ces injonctions la mort dans l’âme.

Nous avons beaucoup perdu à rejeter les connaissances de nos lignées maternelles. On commence à les retrouver petit à petit et l’éducation se transforme avec une meilleure connaissance du cerveau des enfants, des neuro-sciences et grâce aux précurseurs qui soutiennent des démarches plus respectueuses des adultes en devenir que sont les enfants.

Qui dit respect de l’enfant et de ses besoins ne dit pas retour en arrière. C’est au contraire une avancée merveilleuse qui remet l’humain en avant plutôt que l’industrie et le profit.

Je ne dis pas aux mères de rester au foyer. Je dis faites des enfants si vous en avez envie et informez-vous. On n’apprend pas à être mère, ainsi que père, personne ne nous apprend à être des parents. C’est un apprentissage pas à pas que nos enfants nous imposent, alors autant en être conscient dès le départ. Il n’y aura pas de retour en arrière. Notre vie change du jour au lendemain à l’arrivée d’un enfant et croire que tout va redevenir comme avant est un mirage.

Ma vision peut paraître pessimiste. Bien au contraire. Elle est source de liberté pour chacun et de responsabilité face à nos choix. Nos enfants font l’humanité de demain et la manière dont nous allons les accompagner engendre l’avenir de notre planète.

Tellement de chose à dire à ce sujet. Le temps est trop court ici. Peut-être dans un prochain article.

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