Une lueur dans l’enfer, l’histoire terrible de Bakhita

Les livres peuvent contenir l’effroi de toute la violence humaine mais aussi l’impalpable beauté du monde et des êtres reliés à la puissance de la vie. C’est toute la vie de Bakhita, l’esclave devenue sainte.

Quand je finis un livre qui m’a marquée, je me sens en manque. Il laisse un vide. Je sais que je ne le retrouverai plus. Il me faudra attendre pour en découvrir un autre qui parlera aussi bien à mon âme. Curieuse coïncidence. Véronique Olmi a eu l’envie d’écrire un livre sur Bakhita après avoir vu son portrait dans une église dont elle est la patronne à Langeais, pas très loin de chez moi.

La nuit referme son couvercle sur le jour. Une fente laisse encore passer la lumière. Elle éclaire les gouttes d’eau suspendues sur le fil à linge. La mer Méditerranée pose sa surface d’huile sur les choses. Le temps dure encore avant que les cieux disparaissent dans le manteau de l’univers.

C’est de l’autre côté de cette mer Méditerranée que commence l’histoire de Bakhita. A-t-elle vu elle aussi la fente de lumière avant que la nuit ne se referme sur son enfance ?

J’ai commencé Bakhita un peu avant de partir en vacances. Commencé n’est pas tout à fait vrai car j’avais aussi débuté la lecture du livre de Chantal Thomas « Les adieux à la reine ». Et puis, j’ai trouvé Bakhita presque par hasard dans les rayons de la bibliothèque près de chez moi. C’est un livre que je voulais lire depuis qu’il était sorti mais cela ne s’était pas trouvé. Alors, quand je l’ai eu entre les mains, j’ai tout de suite su que ce serait ma prochaine lecture.

Pourtant, je n’ai pu me décider à abandonner totalement le livre de Chantal Thomas, ni à attendre de finir, avec son univers de fin de règne, entre deux, un passage de la légèreté à l’angoisse, puis à la peur. Pourquoi ? Et bien parce que lorsque j’ai commencé à lire Bakhita, j’ai tout de suite été happée par l’horreur de la situation.

Imaginez une fillette de 7 ans enlevée à sa famille, dans la région du Darfour, au Soudan, fin 19ème siècle, qui passe de sa vie douce et paisible, à l’enfer de l’esclavage où l’on pressent toutes les horreurs qu’elle risque de subir.

Dès le début, c’était tellement affreux pour moi d’envisager cette possibilité que j’avais du mal à le lire le soir avant de me coucher. Je me demandais si je devais continuer la lecture d’un livre qui me faisait si mal. J’avais tellement de difficultés à comprendre comment il était possible que des êtres humains fassent subir de telles atrocités à d’autres êtres, dont des enfants.

Je ne pensais pas que la traite des esclaves avait été aussi terrible, habituelle et systématique, de ce côté du monde, par les arabes envers les africains. Tout comme elle l’a été par les blancs en Afrique de l’ouest, mais ici il reste peu de descendants pour porter cette histoire puisque la plupart des esclaves ont été réduit à mourir ou à vivre la vie des eunuques.

L’histoire de Bakhita m’a profondément touchée. Comment ne pas être sensible à cet enfer de l’esclavage et à l’empreinte indélébile qu’il laisse dans les corps et dans les âmes. Toutes ces souffrances vont bien quelque part. Sont-elles restées en Afrique ? Ont-elles passé nos cocons de sécurité que nous nous sommes construits en occident ? Je ne peux m’empêcher de penser que les conséquences de toutes ces exactions seront longues à se résorber. Combien de temps, de patience et d’amour faut-il pour que la honte, l’humiliation et toutes les blessures puissent guérir ?

L’histoire de Bakhita est terrible. Le talent, la puissance de l’écriture fine et précise, l’imagination et la sensibilité de Véronique Olmi touchent au plus près de ce que Bakhita a vécu et ressenti à hauteur de l’enfant qu’elle était qui ne comprend pas ce qui lui arrive et qui apprend à survivre.

Bakhita sera sauvée par la bonté et l’humanité d’une poignée de personnes qui vont changer son destin mais aussi par sa force de vie puissante, son intuition, son intelligence qui l’aideront à mettre sa vie en oeuvre.

Cette histoire est un roman terrible et magnifique basé l’histoire vraie de Bakhita, un témoignage exceptionnel des souffrances vécues par des millions d’africains et un destin hors du commun qui emporte et tétanise. Inoubliable.

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